Außer Schöpfer von Spektakeln und Installationen, ist der Musiker und Komponist Antoine Birot ebenfalls Erfinder und Konstrukteur von Maschinen, die der Erzeugung von Träumen und dem Erwecken des Imaginären gewidmet sind.
Eine selbstständige Maschine, deren einziger Meister der Künstler selbst ist; von der Idee über die Struktur bis zum Bau. Von da an wird sie zu Objekten in Bewegung. Die Objekte, aus denen sie aufgebaut ist, sind bald eine Puppe aus Bronze, bald ein Bleistift, ein Löffel, ein ausgeformter Arm, eine Struktur.
Zusammen charakterisieren sie eine elementare Geste. Die Nicht–Existenz eines Inhalts erlaubt es, den Fokus auf die Handlung zu setzen, die eine Verlockung zur Schlichtheit und zum Wesentlichen enwickelt.
Die Bewegung und der Klang, in ihrer Wiederholung und Dauer, diese gewisse Latenz, eine Saumseligkeit, die aus der mechanischen Geste etwas poetisch Lebendiges macht. Sie wird heimgesucht von einem Wunsch zur Ewigkeit. Und dennoch ist die Maschine im Gegenteil aus dem Wunsch zur Abschaffung gearbeitet. Ihre Emergenz wird unterfüttert von der Panne, der Katastrophe, dem Tod, der ihr droht.
Créateur de spectacles ⁄ installations, musicien et compositeur, tant dans les domaines des musiques improvisées que des musiques du Monde, Antoine Birot est aussi concepteur–constructeur de machineries destinées à produire du rêve et éveiller l′imaginaire. Il présente son théàtre de curieuses mécaniques, fait de rouages poétiques où il se joue, avec luminosité, de l′art du mouvement (perpétuel).
Si l′on considère que la machine sert à effectuer certaines tàches, certains travaux, loin du robot, nouvelle technologie copie conforme de l′humain, la machine d′Antoine Birot suit une nostalgie de la mécanique. Une machine autonomeoù le seul maître est l′artiste lui-même de l′invention à la production en passant par sa structure.
La machine est traditionnellement perçue par sa fonction utilitaire. La complexité de nos rapports avec la machine suscite à la fois une fascination euphorique et ludique et une sourde inquiétude, une sombre menace. On est grisé par les perspectives ouvertes par la machine : on peut aller plus loin, plus vite, parcourir et conquérir le monde, voire l′espace, ou mieux encore, créer des mondes parallèles. Dans l′univers des constructions d′Antoine Birot, cette fonction même est remise en question, proposant ainsi tout un champ nouveau d′appréhension de la machine qui devient lieu de tous les imaginaires possibles.
De là, elle devient objets en mouvement. Les objets constitutifs sont tantôt un pantin en bronze, un crayon, une cuillère, tantôt un bras articulé, une structure.
Chaque installation permet de faire un focus sur l′action qui révèle un attrait pour la simplicité et l′essentiel en marge d′un rituel souvent opulent associé à la vie. Le geste raconte une histoire, simple et continu. Chaque installation questionne notre rapport au monde, ce qui nous lie à la vie, les liens entre l′homme et la machine, les éléments dépouillés, constitutifs de ces sculptures de la suggestion, renvoient très distinctement à une modestie sociale.
En enlevant tous éléments symboliques, le public peut tourner autour de ces pièces et se laisser emporter par l′abstraction qu′elles en dégagent. Le mouvement et le son répétés et continu. Telles une latence, une lenteur qui transforme ce geste mécanique en poétique du vivant. Elle est hantée par un désir d′éternité. Et pourtant, La machine, au contraire, est travaillée par un désir d′abolition. Son émergence est doublée par la panne, la catastrophe, la mort qui la menace.